Road to Loycocracy: Réflexions d’un de nos administrateurs
Episode 11: Point et contrepoints.
Réflexions d’un de nos administrateurs, par Maxime Morand
Il y a quelques petites années, alors que l’holacratie était mise en avant pour la gouvernance de Loyco, j’ai usé de mon regard d’ethnologue des organisations. Avec bienveillance et un brin d’impertinence, histoire de ne pas se laisser complètement prendre par un xème mode de management. Le Conseil d’administration a limité le budget proposé pour des formations selon le modèle holacratique et a poussé la Direction à bénéficier déjà des bonnes pratiques en place. Ainsi, la loycocracy s’est-elle développée comme un modèle original et inspiré.
Ce qu’Aristote nous dit de l’holacratie
Le théologien, philosophe et spécialiste des humains en ressources n’a pas pu s’empêcher d’aller chercher derrière ces modèles de leadership quels sont les ingrédients de ce nouvel ADN. Toute organisation relève de croyances sur ce qu’est l’humain, le groupe, le travail individuel et collectif, le rapport aux clients, à l’environnement et à la société. Le référentiel m’a attiré par sa proximité avec le principe de subsidiarité d’Aristote : « Ce que l’homme et la femme ne peuvent pas faire tout seuls, c’est la famille qui le fait. Ce que la famille ne pas faire toute seule, c’est la communauté qui le fait. Ce que la communauté n’arrive pas à faire, c’est la cité qui le fait. Ce que la cité ne parvient pas à réaliser, c’est le prince qui le fait. »
L’expression d’un pouvoir ascendant et pluriel
Ainsi le prince, le CEO vient-il agir en dernier recours si le pouvoir donné aux instances précédentes ne se réalise pas. Les instances se substituant les unes aux autres, notamment pour satisfaire les parties prenantes (clients, prospects, environnement global). Ainsi Christophe Barman, par ce renversement loycocratique, est-il devenu ex-CEO comme toute la chaîne hiérarchique s’est mise aux abonnés absents pour sertir le potentiel et les compétences des personnes et des équipes.
Lors de notre dernière assemblée des actionnaires, le Conseil d’administration a été emballé par la prise de parole aisée, informée, précise, des différents responsables de cercles. Nous avons passé d’une parole monopolisée autrefois par le CEO à l’expression d’un pouvoir ascendant pour toutes les parties. Bravo !
Une logique de « ET », à méditer
En conclusion, je voudrais vous laisser méditer sur une logique de « ET » afin d’éviter de laisser penser que la Loycocracy c’est ou tout ou rien.
Laisser joyeusement expérimenter ET travailler dans un cadre clair et discipliné.
Collaborer dans des cercles ET donner des responsabilités individuelles.
Tolérance à des insuccès ET absence de complaisance pour l’incompétence et la mauvaise foi.
Sécurité réelle et psychologique ET feedback direct et franc.
Management sans hiérarchie ET leadership inspirant et fort.
Cette mini-série vous raconte l’implémentation de ce nouveau modèle d’organisation tel que nous l’avons vécu, sans volonté de donner de leçons. Juste comme ça. Parce que nous avons plaisir à partager et que nous serions ravis de recevoir votre feed-back. Alors n’hésitez pas à commenter voire à nous secouer. On adore ça! Bonne lecture et avec toute notre bienveillance.
Christophe Barman Ex-CEO de Loyco