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Juridique - Ressources humaines | publié par Loyco | 11.11.2025
Congés et incapacités de travail: guide pour les employeurs et collaborateurices

Congés et incapacités de travail: guide pour les employeurs et collaborateurices

Peut-on partir en vacances lorsqu’on est en incapacité de travailler? Quels sont les droits, les risques et les responsabilités pour les employeurs et collaborateurices? Cet article, rédigé par notre partenaire CJE, Avocats, Conseillers d’Entreprises, vous guide à travers les règles légales, les bonnes pratiques et les zones d’ombre à clarifier dans le contrat.

Tout employeur peut être confronté à la situation de collaborateurices en vacances qui tombent malades ou sont accidentés·es et fournissent un certificat médical d’incapacité de travail. Une question supplémentaire se pose : est-il possible pour une collaboratrice ou un collaborateur en arrêt de travail de partir en vacances?

L’employeur est alors confronté à de nombreuses interrogations parmi lesquelles:

  1. Le·la collaborateurice peut-il·elle prendre des vacances pendant une incapacité de travail?
  2. Quel est le rôle du ou de la médecin du·de la collaborateurice?
  3. Quelles informations le certificat médical peut-il et doit-il contenir?
  4. L’assureur perte de gain peut-il interdire une période de vacances pendant une incapacité de travail?
  5. L’employeur peut-il interdire une période de vacances pendant une incapacité de travail?
  6. La dépression: un cas particulier?
  7. Risques du·de la collaborateurice en incapacité de travail qui part en vacances sans autorisation préalable?
  8. La fin des rapports de travail: un cas particulier?
  9. Comment traiter le cas d’une incapacité partielle?

Le principe de l’incapacité de travail ne s’oppose pas totalement à la prise de vacances. Il est envisageable qu’une collaboratrice ou un collaborateur en incapacité de travail puisse prendre des vacances, mais à certaines conditions.

En premier lieu, il convient de préciser que le principe de l’incapacité de travail ne s’oppose pas totalement à la prise de vacances.

Le·la médecin de la collaboratrice ou du collaborateur doit attester que l’état de santé du patient permet de partir en vacances et de voyager, sans aggraver son état ni contredire le motif de l’incapacité de travail.

Ce certificat médical présente la particularité de ne pas attester d’une incapacité de travail, mais plutôt d’une aptitude à bénéficier des avantages associés aux congés. Ainsi, pour des motifs médicaux, il appartient au médecin de limiter ou d’encadrer le droit au départ en vacances, notamment en ce qui concerne:

  • le choix du lieu
  • les activités autorisées

L’assureur perte de gain peut prévoir, dans les conditions générales d’assurance, des règles relatives à la prise de vacances pendant une incapacité de travail. Il convient donc expressément de s’y référer.

Au regard de son obligation d’informer, l’employeur veillera à ce que le·la collaborateurice ait connaissance des conditions imposées par l’assureur perte de gain.

Il semble difficile pour l’employeur de refuser des vacances pendant une période d’incapacité, à condition que la collaboratrice ou le collaborateur présente un certificat médical répondant aux critères évoqués au point 2 et que l’assurance maladie perte de gain donne également son accord.

On réservera cependant expressément le cas de l’incapacité partielle si l’employeur a objectivement besoin de la capacité résiduelle de travail du·de la collaborateurice.

Pour qu’un départ en vacances soit possible, outre les éléments mentionnés ci-dessus, le certificat médical devra expressément indiquer que le voyage n’est pas incompatible avec l’état de santé du·de la collaborateurice.

On peut identifier des risques à trois niveaux:

1.Rapports de travail

Le·la travailleureuse qui part en vacances en omettant sciemment de demander au préalable l’autorisation de son employeur, malgré son avertissement, viole son devoir de fidélité et s’expose à un licenciement immédiat pour justes motifs, si son absence se prolonge au-delà de quelques jours.

La prise unilatérale de vacances par la travailleuse ou le travailleur peut ainsi constituer un juste motif de renvoi immédiat (TF 4A_280/2017). La notion de justes motifs est une notion de droit examinée librement par le juge qui apprécie cette violation contractuelle au regard des quelques critères, notamment:

  • la durée de l’absence
  • son impact sur l’organisation et l’activité de l’entreprise
  • l’existence d’un éventuel avertissement antérieur pour le même motif
  • le refus de la prise de vacances expressément signifiée par l’employeur au·à la collaborateurice
  • une menace préalable quant aux sanctions prévues par l’employeur en cas d’insubordination (Commentaire du contrat de travail Jean-Philippe Dunand, Pascal Mahon, 2ème ed.)

2.Indemnisation

La prise unilatérale de vacances par le·la travailleureuse peut constituer un motif de suspension du droit aux indemnités journalières, respectivement au paiement du salaire.

3.Réparation du préjudice

En présence d’une prise unilatérale injustifiée de vacances, le·la collaborateurice répond du préjudice causé en vertu de l’art 321eCO et doit réparer les dommages consécutifs à son absence (par exemple: heures supplémentaires fournies par les autres employés·es, rémunération plus importante exigée par un remplaçant temporaire, prétentions d’un client livré en retard suite à l’absence du travailleur, etc.).

Les règles ci-dessus s’appliquent également pendant le délai de congé. Elles pourraient cependant être appliquées avec moins de sévérité si c’est l’employeur qui a résilié le contrat de travail que si c’est le·la collaborateurice.

Pour répondre à cette question, nous devons nous demander s’il est possible d’être « en vacances partielles ». Nous sommes d’avis que cela n’est pas possible et, dès lors, si des vacances sont accordées, la totalité du temps constituera des vacances.

Certaines facettes de la problématique soulevée sont régies par la loi, la jurisprudence, respectivement par les conditions générales d’assurance. Il subsiste cependant certaines zones d’ombres.

Afin de limiter son risque, l’employeur réglera au travers du contrat de travail les zones d’ombre qui lui paraissent les plus à risque.

 

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NDLR: Cet article a été rédigé en français et traduit de manière automatique en anglais et en allemand.