La semaine dernière, deux membres de notre équipe «Développement Durable» se sont rendu·e·s en France, pour participer au séminaire d’été de l’Institut du Numérique responsable. En quelques mots, ils nous livrent les points marquants de ce voyage vers la ville côtière de La Rochelle avec comme destination: une utilisation du numérique plus écologique et éthique.
De quoi s’agit-il?
Après un long voyage en train, Sylvain et Marie de notre équipe «Développement durable» sont arrivés à La Rochelle pour participer au séminaire d’été de l’Institut du Numérique responsable! Une centaine de participant·e·s, dont quelques entreprises suisses, étaient présent·e·s pour en apprendre plus sur le sujet durant 2 jours. Au programme: des conférences, des ateliers et des moments de partage informels entouré·e·s d’expert·e·s du domaine et d’autres professionel·le·s animé·e·s par le même intérêt.
Quels sont les enjeux actuels?
Le monde numérique a un impact considérable tout au long de son cycle de vie et se développe de manière exponentielle en voyant ses besoins en métaux rares, matériaux et en espaces de stockage croitre très rapidement. L’intervention de Philippe Bihouix, ingénieur et spécialiste sur les métaux rares, confirme cet épuisement. En abordant la notion de croissance illimitée dans un monde fini, il souligne la nécessité de questionner nos besoins réels face à la technologie. Il devient essentiel et urgent de trouver des solutions afin de prolonger la durée de vie de nos matériels informatiques et d’utiliser de manière raisonnée tous nos appareils électroniques.
Apprenons à faire preuve de «techno-discernement» en se posant ces questions:
- Est-ce que j’ai besoin de cet appareil?
- Ai-je réellement besoin de cette plateforme ou de cette application?
Il est important de garder en tête que ces ressources ne sont pas inépuisables et qu’il n’est pas soutenable de continuer ainsi.
Quelle vision découle du numérique?
À travers des groupes de travail, les fondateurs d’hérétique, une organisation qui a pour mission de permettre la transition vers d’autres mondes numériques, propose aux participant·e·s de découvrir une analyse du système actuel reposant sur le «modèle californien» imposé par les GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft). Un des premiers éléments qui ressort est qu’un seul et unique modèle a été créé pour 7 milliards d’humains. Cela amène très rapidement le groupe à aborder les limites de ce modèle sur différents aspects:
- Du point de vue humain: il nous pousse à avoir une pensée unique et à contrôler nos choix;
- Du point de vue sociétal: il crée une forte dépendance et dans certains cas, nous pouvons même parler d’une addiction;
- Du point de vue politique, ce modèle rencontre des limites avec le cadre légal et l’optimisation fiscale.
Peu d’alternatives s’offrent à nous pour essayer de s’en passer et son implémentation est omniprésente. Aller vers d’autres solutions représenterait un défi majeur pour les petites entreprises.
Deux mots pour deux jours de séminaires: s’évaluer et réduire
Nous sommes aujourd’hui au début de cette prise de conscience et nous commençons à mettre en place des outils pour réussir à s’évaluer. À ce jour, encore trop peu de structures calculent leur impact numérique. Un point qui, aux vues de notre consommation numérique, devrait être indispensable pour tendre vers une meilleure utilisation de toutes ces ressources.
Pour conclure, la question de la sobriété reste un point central. Nos besoins ne cessent de croitre et nous savons pertinemment que ce mode de fonctionnement n’est pas soutenable. La note positive est que le chemin vers la découverte de solutions ne fait que commencer et encourage une utilisation du numérique plus écologique et éthique.😊
Quelques ressources pour aller plus loin
- L’Âge des low tech. Vers une civilisation techniquement soutenable, Philippe Bihouix
- L’enfer numérique, voyage au bout d’un like, Guillaume Pitron
- Le guide d’un numérique plus responsable, ADEME